Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 2.djvu/227

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me répondit-elle, vous en êtes seule responsable : ne vous éloignez pas du palais, même dans vos mois de repos. Il y a des circonstances où il nous serait très-utile de le trouver à l’instant même. »

À cette époque, M. de La Fayette, revenu probablement de l’idée d’établir en France une république semblable à celle des États-Unis, et voulant maintenir la première constitution qu’il avait juré de défendre, quitta son armée, et vint appuyer, par sa présence à l’Assemblée et par un discours courageux, une pétition signée par vingt mille citoyens, sur la violation qui avait été faite de la demeure du roi et de sa famille. Ce général retrouva le parti constitutionnel sans force, et vit que lui-même avait perdu sa popularité. L’Assemblée désapprouva sa démarche ; le roi, pour lequel il la faisait, n’en témoigna aucune satisfaction, et il se vit contraint de retourner en toute hâte à son armée. Il devait compter sur la garde nationale ; mais, le jour de son arrivée, ceux des officiers qui étaient dans le parti du roi, avaient fait demander à Sa Majesté s’ils devaient répondre aux vues du général La Fayette, en s’unissant à lui dans les démarches qu’il ferait pendant son séjour à Paris. Le roi leur enjoignit de ne le pas faire. Par cette réponse, M. de La Fayette se vit abandonné du parti qui pouvait lui rester dans la garde de Paris.

À son arrivée, on avait présenté à la reine un plan dans lequel on lui proposait, par la réunion