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j’en rapporte ici les détails[1]. La chose la plus embarrassante pour lui, fut l’entretien qu’il avait eu, en février 1785, avec M. de Sainte-James, auquel il avait confié les détails de la prétendue commission de la reine, et montré les engagemens approuvés et

  1. Les lettres-patentes, par lesquelles le parlement fut saisi du procès, étaient ainsi conçues :

    « Louis, etc. Ayant été informé que les sieurs Bœhmer et Bassange auraient vendu au cardinal de Rohan un collier en brillans ; que ledit cardinal de Rohan, à l’insu de la reine, notre chère épouse et compagne, leur aurait dit être autorisé par elle à en faire l’acquisition moyennant le prix de seize cent mille livres payables en différens termes, et leur aurait fait voir à cet effet de prétendues propositions qu’il leur aurait exhibées comme approuvées par la reine ; que ledit collier ayant été livré par lesdits Bœhmer et Bassange audit cardinal, et le premier paiement convenu entre eux, n’ayant pas été effectué, ils auraient eu recours à la reine ; nous n’avons pas pu voir sans une juste indignation que l’on ait osé emprunter un nom auguste et qui nous est cher à tant de titres, et violer avec une témérité aussi inouïe le respect dû à la majesté royale. Nous avons pensé qu’il était de notre justice de mander devant nous ledit cardinal, et, sur la déclaration qu’il nous a faite qu’il avait été trompé par une femme nommée Lamotte, dite de Valois, nous avons jugé qu’il était indispensable de s’assurer de sa personne et de celle de ladite Lamotte, dite de Valois, et de prendre les mesures que notre sagesse nous a suggérées, pour découvrir tous ceux qui auraient pu être auteurs ou complices d’un attentat de cette nature ; et nous avons jugé à propos de vous en attribuer la connaissance, pour être le procès par vous instruit et jugé, la grand’chambre et tournelle assemblées. »

    (Note de l’édit.)