Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 2.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


    de chaleur que celui de la première. Les personnages y montrent plus à découvert les mouvemens de leur cœur, leurs passions, leur caractère. On y trouve surtout l’explication des reproches que la reine adresse plus haut d’une manière assez vague, à l’équité des juges. On voit de quel esprit le parlement était alors animé. Il est certain qu’une partie de la magistrature, préludant, dès ce moment, à la résistance qu’elle opposa bientôt à l’autorité royale, cherchait moins à préparer un triomphe au cardinal qu’une humiliation pour la cour. L’abbé Georgel lui-même en convient. Il désigne ceux des magistrats qui servaient le cardinal, non pas avec cet intérêt calme et scrupuleux qu’un juge équitable accorde à l’accusé, mais avec toute l’ardeur de l’esprit de parti.

    La seconde version de madame Campan jette une lumière plus pure et plus vive encore que la première sur la conduite de la reine, sur sa douleur et sur sa noble indignation dans cette circonstance. J’ai cru devoir placer ce second récit dans les éclaircissemens [*], persuadé que le lecteur passera facilement quelques redites en faveur des nouveaux détails.

    (Note de l’édit.)