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CHAPITRE XIII.

Nomination de l’archevêque de Sens au ministère : joie qu’éprouve l’abbé de Vermond. — La reine est forcée de prendre part aux affaires. — Argent envoyé à Vienne contre son gré. — Anecdote. — La reine soutient l’archevêque de Sens au ministère. — Joie publique à l’époque de son renvoi. — États-généraux. — La reine et M. le comte d’Artois n’ont pas la même manière de voir. — Ouverture des états-généraux. — Cris de vive le duc d’Orléans ! — Leur effet sur la reine. — Mirabeau : il demande une ambassade. — Le malheur dispose la reine à des craintes superstitieuses : anecdotes. — Préventions des députés du tiers-état des provinces. — Causes de ces préventions. — Mort du premier dauphin. — Anecdotes.

La joie de l’abbé de Vermond éclata lorsqu’il fut parvenu à faire nommer l’archevêque de Toulouse chef du conseil de finance. Je l’ai entendu dire plus d’une fois que dix-sept ans de patience n’étaient pas un terme trop long pour réussir dans une cour ; qu’il avait employé tout ce temps pour arriver au but qu’il s’était proposé, mais qu’enfin M. l’archevêque était où il devait être pour le bien de l’État. Alors l’abbé ne cachait plus, dans l’intérieur de la reine, et son crédit et son influence ; rien n’égalait la confiance avec laquelle il développait le genre de son ambition. Il demanda à la reine, qu’elle voulût bien ordonner que son appartement au