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La boîte qui les renfermait resta long-temps à Bruxelles. Elle est enfin parvenue à madame la duchesse d’Angoulême, et lui fut remise par l’empereur à son arrivée à Vienne. J’ajouterai ici quelques détails qui ne sauraient trouver place ailleurs. Pour ne laisser aucun des diamans de la reine, j’avais fait demander à la première femme des atours de me remettre la pièce de corps du grand habit, et tout l’assortiment qui servait pour le corset du grand habit, aux jours de grande représentation, objets qui restaient habituellement à la garde-robe.

La surintendante et la dame d’honneur étant absentes, cette femme me fit demander de lui signer un reçu dont elle dicta elle-même les termes, et qui la tenait quitte de la responsabilité de ces diamans. Elle eut la prudence de brûler ce titre dans le moment de la crise du 10 août. La reine n’ayant pas voulu faire rentrer ses diamans en France, lors de la funeste arrestation de Varennes, en était souvent occupée dans l’année qui s’écoula entre cette époque et celle du 10 août, et craignait surtout qu’un semblable secret ne fût dévoilé.

Par suite d’un décret de l’Assemblée, qui privait le roi de la garde des diamans de la couronne, la reine avait déjà rendu à cette époque ceux dont elle faisait un usage habituel.

Les douze brillans, nommés mazarins du nom du cardinal qui en avait enrichi le Trésor, quelques diamans taillés en rose et le sanci, étaient ceux