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avec profusion dans la capitale un billet signé Barrauz, conçu en ces termes. (Voir ci-dessus.) Vous n’attendez pas de moi, sans doute, que je m’abaisse jusqu’à me justifier d’un crime aussi bas, etc., etc. »

» Ce discours fut vivement et unanimement applaudi par l’assemblée et par les tribunes. Le maire exprima, dans sa réponse, les sentimens de respect et de dévouement dont l’assemblée était pénétrée pour Monsieur, et la confiance sans bornes que lui inspiraient ses vertus. M. de La Fayette prit la parole après M. Bailly, et annonça qu’il s’était occupé à faire arrêter les auteurs du billet, et qu’ils étaient en prison. Monsieur demanda leur grâce, mais l’assemblée décida qu’il fallait qu’ils fussent jugés et punis. Ce prince crut devoir aussi instruire l’Assemblée nationale du motif qui l’avait déterminé à faire cette démarche ; il lui adressa en conséquence une copie du discours qu’il avait prononcé à l’Hôtel-de-Ville, et y joignit une note par laquelle il annonçait qu’il ferait remettre à l’Assemblée l’état des dettes qu’il se proposait de payer avec les deux millions dont il avait souscrit l’obligation. » (Histoire de la révolution de France, par Bertrand de Molleville, tome II.)


Note (G), page 112.

Au duc de Choiseul, pair de France et secrétaire d’État.

 Monsieur,

Je vous remercie de la confiance que vous m’accordez : si j’étais souverain, vous pourriez compter sur ma coopération. Quant aux jésuites et au plan d’abolir leur congrégation, je suis entièrement de votre avis.

Ne comptez pas trop sur ma mère, car l’attachement à cet ordre est devenu héréditaire dans la maison de Habsbourg. Clément XIV lui-même en a des preuves.

Cependant Kaunitz est votre ami ; il peut tout auprès de l’im-