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aux dernières notes de Sa Majesté, et je la suppliai de nouveau de permettre que je fisse une seconde expérience sur les tribunes pendant une semaine seulement, d’après un plan que je joignis à ma lettre, et dont la dépense ne montait pas à plus de huit cents livres par jour.

» Ce plan consistait à faire occuper tous les jours les premiers rangs des deux tribunes par 262 personnes affidées, dont la solde était fixée, savoir :


...» 1.o Pour un chef qui était seul dans le secret   050 liv. par jour.
...» 2.o Pour un sous-chef choisi par le premier 025
...» 3.o Pour dix adjudans choisis par les chefs et sous-chefs, ne se connaissant pas entre eux, chargés de recruter chacun 25 hommes, et de les conduire tous les jours à l’Assemblée, dix livres chacun ; total 100
...» 4.o Pour 250 hommes payés chacun à cinquante sous par jour ; total 625
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.....Total 800 livres.

» Le chef et le sous-chef devaient être placés, l’un au milieu d’une tribune sur le devant, et l’autre à la même place dans la seconde tribune ; chacun d’eux n’était connu que des cinq adjudans qu’il avait sous ses ordres dans la tribune où il se plaçait ; le sous-chef recevait l’ordre par un signal convenu entre eux seulement : ils en avaient un second pour donner l’ordre aux adjudans qui le transmettaient chacun à leurs 25 hommes par un troisième signal. Tous, excepté le chef et le sous-chef devaient être engagés au nom de Pétion, pour soutenir la constitution contre les aristocrates et les républicains. Chaque adjudant devait payer ses recrues, et recevoir les fonds du chef ou du sous-chef, au prorata du nombre d’hommes qu’il amènerait.

» Le chef principal devait seul correspondre avec un ami d’un capitaine de la garde constitutionnelle du roi, nommé Pi-