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bœuf, espérant sans doute la ressaisir à son passage.

Beaucoup de gens ont affirmé qu’ils avaient reconnu le duc d’Orléans à quatre heures et demie du matin, en redingote, et avec un chapeau rabattu, au haut de l’escalier de marbre, indiquant de la main la salle des gardes qui précédait l’appartement de la reine. Cette déposition a été faite au Châtelet par plusieurs individus, lors du procès commencé sur les journées du 5 et du 6 octobre[1].

La sagesse et les sentimens d’honneur de plusieurs officiers de la garde parisienne, la prudence de M. de Vaudreuil, lieutenant-général de la marine, et de M. de Chevanne, garde du roi, amenèrent une explication entre les grenadiers de la garde nationale de Paris et les gardes du roi. Les portes de l’œil-de-bœuf étaient fermées, et l’antichambre qui précède cette pièce, remplie de grenadiers qui voulaient y entrer pour massacrer les gardes. M. de Chevanne se présente à eux comme victime, s’il leur en faut une, et leur demande ce qu’ils veulent. Le bruit s’était répandu dans leurs rangs que les gardes-du-corps les défiaient, et qu’ils portaient

  1. La justice et l’impartialité veulent que nous renvoyions le lecteur aux extraits de la procédure ; extraits qui accompagnent les Mémoires de Weber. On fera bien de consulter, avec les éclaircissemens qui s’y trouvent déjà rassemblés, ceux qui sont réunis ici sous la lettre (E).
    (Note de l’édit.)