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présenter aussi à madame Swetchine, dont le salon fondé aux derniers temps de la Restauration, ne prit son caractère définitif que lorsqu’après 1830, s’éleva dans la presse, dans les Chambres et dans la chaire, la grande école, dont les chefs se nommaient alors Lacordaire et Montalembert.

J’eus bientôt plus à faire pour restreindre mes relations que pour les étendre, mon principal souci étant de faire profiter celles-ci à un avenir dont la nécessité m’était impérieusement imposée. Je désirais beaucoup être admis au ministère des affaires étrangères, vers lequel me dirigeait plus spécialement le caractère politique de mes premiers travaux. En 1825, ce portefeuille était tenu dans le cabinet de M. de Villèle par M. le baron de Damas. Je fus très-utilement servi près de ce ministre par l’abbé de Rohan, qui avait bien voulu me faire inviter comme Breton à me présenter chez lui. Il s’occupait alors de recherches sur la Bretagne, dont l’histoire se confondait avec celle de sa propre maison. Il daigna me rappeler que ma famille avait contracté plusieurs alliances avec la sienne, bonheur que je n’ignorais en aucune façon, et sur lequel une lecture faite le matin même dans l’Histoire généalogique du père Anselme, m’avait mis en mesure de lui fournir des dates et des détails dont la précision très-peu méritoire produisit le meilleur effet. M’ayant interrogé sur mes projets d’avenir, M. de Rohan voulut bien m’offrir, de la meilleure grâce du monde, ses bons offices auprès du baron de Damas.

Après une courte union, rompue par un événement