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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/119

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POÉSIES DE 1830

POÉSIES DE 1830 105 jours après, elle écrit à son mari à propos de l’inondation de Lyon qui avait pris les proportions d’un désastre : "Si tu étais à Lyon seul ou avec nous, que serions-nous à présent ? La Providence nous en a éloignés à temps, (17 novembre 1840). Le surlendemain, elle mande à son mari : "J’ai un fond de sécurité qui ne peut venir que d’en haut, et ma tristesse plie au milieu de tous les événements, comme si je n’avais aucun fâcheux résultat à en redouter, (19 novembre 1840). Voici encore une citation empruntée aux lettres de novembre 1840 le lecteur aura remarqué que nous avons limité nos extraits à l’automne de cette année-là- : "Mon bon Prosper, je ne peux me défendre de pressentiments meilleurs. Tu seras à nous, nous à toi, , (Paris, 26 novembre 1840). Ce sentiment de l’amour qui peut influer sur les événe- ments de la vie, embellir et transformer tout ce qui nous entoure, Marceline l’avait déjà exprimé en 1833 dans son roman qui a pour titre:L’Atelier d’un peintre. Ondine a décou- vert qu’Yorick ne l’aimait pas et qu’il aimait une autre femme. Accablée de tristesse, elle regarde autour d’elle, dans cet atelier, ces mêmes objets si beaux, si animés hier, qu’elle retrouve à présent si voilés, si froids ! Les toits ruissellent de neige fondue, comme sous une avalanche ; les nuages pendent, on le dirait, à la hauteur du couvent, chargés d’une neige nou- velle, comme un large voile blanc étendu devant le soleil. Les dernières feuilles du treillage de la fenêtre d’Elisabeth s’envolent, jaunes et humides, dans un tourbillon de janvier; des frag- ments de nids d’hirondelles partent en lambeaux dans cette haleine destructive… (L’Atelier d’un peintre, tome II, ch.XV). 15. Le voilà cet écrit qu’ont demandé mes larmes (LE MESSAGE). 16. Parti ! Fut-elle donc pour moi seule charmante (ÉLÉGIE). Dans cette pièce la pauvre Marceline se demande pour- quoi son amant ne l’aime plus. Ne serait-ce point par son trop grand amour qu’elle aurait rebuté celui qu’elle aime, par cet amour qui croyait inutiles les artifices de la coquetterie ?