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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/129

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POÉSIES DE 1830 115 route, il souleva vant lui sur son doucement Agnès de terre, et la plaça de- cheval, la ramenant ainsi comme en triomphe à sa ville natale, mais au petit pas pour ne point s’éloigner de Jean qui tenait Just par la main. Just émerveillé de voir Agnès à cheval, et le soldat en bon train de sortir de la tour, marchait fièrement entre son oncle et le cheval dont il n’a- vait pas peur. "Le soleil dardait ses fils d’or brûlants sur leurs têtes et les cuisait ; la moisson s’inclinait devant eux ; Just, frôlant les tiges, égrenait les blés, et les paysans, en voyant luire l’épau- lette sur le cheval qui portait Agnès, enfonçaient leurs faucil- les dans la terre et soulevaient lentement leur chapeau, pen- sant mille choses du groupe qui s’en allait d’un pas solennel vers la ville. "Ah ! ah ! disait Just, le paysan voit que mon oncle connaît le colonel ; il voit que je suis le frère d’Agnès assise sur le cheval du colonel, et il ne courra plus sur moi avec sa fourche en l’air quand je traverserai le champ de pommes de terre pour m’amuser, ah ! ah ! "Il n’était pas mal ambitieux le petit Just. (Scènes et Contes de la Vie de famille, édit. Garnier, tome II, pp. 331 — 335). 28. J’étais enfant : l’enfance est écouteuse (A MES SŒURS). Marceline écrit dans Huit Femmes, recueil de nouvelles qu’elle publia en 1845 chez Chlendowski : "….Plus tard encore, ne pouvant rien faire de mieux que d’écouter, durant les longs jours d’une traversée tantôt ardente, tantôt brûmeuse, je lais- sais passer devant moi de nouveaux fantômes, vrais ou ima- ginaires, qui le sait ? Je les évoque à mon tour, altérés, mo- difiés, dans le sommeil de ma mémoire qui les a logés sans (tome I, p. 7, les bien connaître, mais qui les aime encore… " Mon retour en Europe). 29. Rentrons, mes chers enfants ; de la foule éplorée (UN JOUR DE DEUIL).