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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/154

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140 LES PLEURS J’ai couru le danger de la vie par une affection déce- vante au larynx. Ma voix s’était comme brisée dans des cris de terreur, à la vue d’un pont qui s’est brisé sous mes yeux et où cinq victimes ont perdu leur vie., , (Lyon, 22 novem- bre 1830). "Bénissez Dieu : vous n’habitez pas Lyon., , (A Mélanie Waldor, 4 mai 1835). "Lyon, ville de toutes les douleurs, marais impraticable aux pieds faibles !, , (A Gergerès, 17 février 1835). "Lyon, ville de pleurs ! Si vous saviez combien elle est incrustée dans ma vie, vous auriez la certitude que tout m’y a consolée et est encore frais à mon souvenir comme la goutte d’eau qui fit reprendre haleine à Celui qui portait sa croix., , (A Sylvain Blot, d’après Madame Desbordes-Valmore à Lyon par A. Bletin). "J’ai trop souffert de Lyon et à Lyon pour ne pas y demeurer attachée par le cœur., , (A Boitel, 23 mai 1838). Je deviendrai folle ou sainte dans cette ville., , (A Mé- lanie Waldor, 9 mars 1837). (1 Quand parurent les Pleurs, Alfred de Vigny demanda à Sainte-Beuve, qui ne connaissait pas encore Mme Desbordes- Valmore, d’écrire un article sur ce volume. L’article parut au mois d’août dans la Revue des Deux Mondes et fit sensation. L’auteur des Lundis devint par la suite, l’un des amis les plus sûrs de la poétesse, et, quand elle mourut, il lui consacra un livre charmant de souvenirs d’où nous extrayons l’anecdote suivante : " Un critique éminent et bienveillant, M. Vinet, en par- lant du recueil des Pleurs de Mme Valmore, n’a pu s’empê- cher de voir, lui chrétien positif, une sorte de sacrilège dans cette confusion d’adorations par laquelle elle mêlait Dieu et les anges à ses divers amours, et même au plus orageux de tous : c’est qu’aucun amour digne de ce nom et sincère n’était profane à ses yeux. » Cet article de Vinet avait paru dans le Semeur, journal protestant, Marceline en fut vivement attristée, et, le 8 décem- bre 1833, elle écrivit à ce sujet à l’instituteur Froussard, chez