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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/163

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LES PLEURS Marceline avait une affection profonde pour Duthilloul, ancien juge de paix, puis bibliothécaire de la ville de Douai et directeur du Mémorial de la Scarpe, où parurent de nom- breuses pièces de la poétesse à partir de l’année 1824. Madame Duthilloul avait eu trois enfants : l’aîné Oscar, né en 1830 et deux jumeaux, Paul et Félicie ; cette dernière mourut en 1832 à l’âge de deux mois, et c’est en son souvenir que furent écrits ces vers. Marceline composa des contes et de petits poèmes pour Paul et pour Oscar. 7. Souvent toute plongée au fond de ma tendresse (LES MOTS TRISTES). 149 Nous lisons dans la Vie amoureuse de Marceline Desbor- des Valmore par M. Lucien Descaves : "La plupart de ces beaux vers sont en germe dans sa correspondance. Il vinrent naturellement à l’esprit et sous la plume de Marceline, lors- qu’elle en eut besoin pour consoler son cœur. " Cette pièce si belle nous fournit de multiples exemples de la remarque précédente ; on y lit : Ah ! ne t’étonne pas. J’aime ! je suis crédule……. Marceline écrira aussi dans une lettre à Caroline Branchu : " Crédule comme ta pauvre Marceline, qui ne croit jamais avoir été blessée que quand elle voit du sang…., (Lyon, 7 juin 1835). Sainte-Beuve traduisit, d’ailleurs, sa "devise, , Credo par : Je suis crédule. Là, jamais un fil noir ne traverse la joie…. Le 26 mars 1832, Mme Desbordes— Valmore écrivait en- core à son amie Caroline : " Adieu, au revoir, un fil de plus et bien fort nous attache à présent pour nous réunir, ce fil noir du malheur roulé à l’entour de moi. Est-ce ton âme en peine, en quête de mon sort, Sous une aile traînante et paresseuse encor, Dont le doux bruit de plume et m’effleure et m’appelle ? "Heureux qui s’abandonne, , oh ! tu l’as dit souvent, "Et qui s’envole à Dieu comme la plume au vent. 12