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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/189

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LES PLEURS 175 che bien tristement, depuis cette triste nouvelle, de vous, Ger- gerès, que je sens bien malheureux, et de la charmante femme qu’il avait tant de peine à quitter. Comme elle reste à plaindre ! pauvre petite mère d’Elodie ! Personne ne la regarde dans le présent et dans l’avenir, avec plus d’attendrissement que moi, croyez-le. J’ai déjà connu tant de chagrins, que je les devine tous. Aussi, je ne consolerais pas Mme Géraud, mais je l’entendrais si j’étais auprès d’elle. "Je ne pourrais, dans ce moment, mettre assez d’ordre dans mes idées pour vous envoyer rien qui fût digne d’être jeté sur la tombe d’un poète. J’aimais M. Géraud pour quelque chose de pareil qui se trouvait dans nos âmes, une mélancolie qu’il cachait mieux que moi, et une ardeur vraie et profonde qui brûlait, qui charmait ou qui consolait sa vie, et je crois le voir devant moi qui me dit : "Oui, vous ne vous trompez pas !, , Mais il me le dit avec le calme du ciel, à présent ; et nous sommes tous, cher ami, plus troublés, plus malheureux que lui. Quel dommage de s’en aller ainsi un à un ! Que je plains surtout sa femme, elle qui était aimée ! "Vous aurez plus tard l’hommage bien dur de mes regrets. Il s’y mêlera toujours un doux sentiment, celui de la recon- naissance ; car il m’a conduite et menée lui-même à la Belle- Allée, moi pauvre étrangère. Croyez bien aussi que le souvenir de Bordeaux m’est ineffaçable., (Lyon, 3 juin 1831). 46. Oh ! de l’air ! des parfums ! des fleurs pour me nourrir ! (LES FLEURS). Cette poésie a été reimprimée en 1837 dans la Couronne de Flore. 47. Qui me rendra ce jour où la vie a des ailes (L’IMPOSSIBLE). 48. Oui, d’une flamme à part cette âme fut formée (L’ÂME DE PAGANINI). Paru d’abord dans l’Echo de Rouen et de la Seine- Inférieure, 16 octobre 1832 (titre:Le nom de Paganini); le