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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/226

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212 PAUVRES FLEURS frappée ; mais comme vous n’avez connu ce que j’ai tant de droits de regretter, n’en parlons pas., , (Lyon, 3 août 1828). Sur la fin de sa vie, Marceline éprouvait pour la couleur noire une repulsion non moins grande ; c’est ainsi que, le 3 ..Il n’y janvier 1857, elle écrivait à Mme Camille Derains : .. a que l’enfer et le remords qui doivent s’envelopper de noir. Il y a bien des années que je pense ainsi, et que je m’efforce de convaincre les cœurs déchirés et profondément délicats qui peuvent me comprendre… „ Au vers 72, Marceline appelle son mari : "Mon frère devant Dieu ! ". Le 3 juin 1839, l’année où fut imprimée cette pièce, elle lui écrit : "… Oh ! que tu m’as appris à comprendre le vrai ! Pourquoi les âmes les plus droites sont-elles prises par ces formes brillantes ? Toi, toi seul ! pour mon frère et mon maître !… " … Quinze jours après, elle écrivait encore : ". Quant à ces noms de frère et de maître que j’ajoute à tous ceux que je te donne sans cesse dans l’amour que je te porte, ils sont arrivés tout naturellement, relativement aux prétentions que l’on élevait de se faire maître ou frère ou protecteur de moi, malgré moi. Je t’ai dit que tous ces titres t’appartenaient à toi seul, et je crois vraiment te l’avoir prouvé. Non, non, mon bon ange, tu ne m’aimes pas plus que je t’aime, et pourtant je te jure que je suis pénétrée de la sincérité, de la profondeur de ton amour pour moi. Embrasse-moi ! Cette protestation d’amour n’est, d’ailleurs, pas très diffé- rente de celle qui se lit aux vers 73 et 74 : "Tu ne sauras jamais, comme je sais moi-même, A quelle profondeur je t’atteins et je t’aime !, Notons, à ce propos, que plusieurs des historiens de Marce- line, entre autres M. Lucien Descaves (Vie douloureuse de Marceline Desbordes-Valmore), ont pensé bien à tort que la pièce que nous étudions ici concernait son amant. Les vers 85 et 86 : Toi, ne sois pas jaloux ! Quand tu me vois penchée, Quand tu me vois me taire, et te craindre et souffrir…