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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/240

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226 PAUVRES FLEURS elle est prodigieuse, noble, calme, simple. Il se repose d’avoir trouvé "qu’il mourût !, Cet atelier est bien loin, mais plein d’illustres. David est bon comme un paysan ; il a une blouse bleue, et il m’a reçue en frère. Il m’a demandé en grâce de rester encore mercredi pour achever le plâtre qu’il va mouler d’après son ébauche en cire. Ce sera un médaillon deux fois grand comme une cruchade, je ne trouve pas d’autre mot. C’est une collection qu’il fait ainsi. J’ai vu M. de Vigny et trente autres dans cette grandeur. Hélas ! mon cher ange, ton amour ne sera peut-être pas content ; moi je me trouve d’un laid aux larmes. La coiffure est belle pourtant et te plaira. J’en suis sûre. Il dit que je ressemble aux filles des bardes de Girodet. Enfin, tu verras. Arago pousse des cris sur la ressemblance. Moi, je ne connais pas bien mon profil., , Lorsqu’il eut terminé son médaillon, David D’Angers en envoya six exemplaires à Marceline qui le remercia chaleu- reusement par le présent bitlet : "Si je l’avais ignoré, c’est là que j’aurais appris qu’il n’y a rien au monde de meilleur que Monsieur David… Il ne devinera jamais combien il m’a été doux de trouver sa signature six fois sur les traits de sa plus honorée et plus humble servante, Marceline Valmore., , (12 février 1833). Trois mois après avoir reçu son médaillon, Marceline écrivit les deux quatrains de l’Enfant grec pour être agréable au sculpteur ; elle les lui fit tenir avec le mot que voici : "J’aime Mon- sieur et Madame David pour ma vie entière, à travers le bonheur… que j’espère, à travers les chagrins que j’éprouve. Conservez, l’un et l’autre, la douce pensée que votre accueil a répandu quelque chose de céleste dans mon sort., , (Lyon, 13 mai 1833). On sait l’engouement de l’Europe, à cette époque, pour tout ce qui était grec. La Grèce inspirait les poètes et les pein- tres, on donnait des fêtes en son honneur. (Voir H. Malo, Une Muse et sa mère). 29. Quand tu te ferais sœur grise (A PAULINE DU- CHAMBGE. Elle voulait quitter le monde). Paru d’abord dans le Chansonnier des Grâces de 1836, sous le titre : Amour (signé : Marceline-Valmore).