Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/246

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

232 PAUVRES FLEURS tombées sur la terre à l’adresse de la femme, je les ai reçues. Mes genoux ploient encore, et ma têle est souvent courbée comme la tienne sous des larmes encore bien amères ! Mais, Pauline, écoute : il y a pourtant en nous quelque chose d’in- dépendant de toutes ces blessures. D’abord le pardon. C’est d’un soulagement immense pour un cœur qui éclate d’amer- tume, et puis l’éternelle espérance qui vole incessamment du ciel à nous et de nous au ciel !, (Lyon, 24 décembre 1836. Publié par B. Rivière, Correspondance intime). 35. Quoi ! c’est d’une prison que sort cette lumière ! (A M. DE PEYRONNET, prisonnier, sur son œeuvre : De la femme dans l’adversité). Le comte Pierre-Denis de Peyronnet naquit à Bordeaux le 9 octobre 1778. L’exécution de son père en 1793, la con- fiscation de ses biens et un exil momentané, lui inspirèrent la haine de la démagogie et déterminèrent son orientation poli- tique. Il entra au barreau de Bordeaux sous le Directoire et s’y fit remarquer par sa défense courageuse des émigrés en butte aux dernières persécutions révolutionnaires. Sous l’em- pire, il prit une part active à la lutte que menaient des so- ciétés secrètes pour le retour du roi ; il en fut récompensé, en novembre 1815, par la présidence du tribunal de Bordeaux. Elu député à la chambre, il fut nommé procureur général et eut à s’occuper de la conspiration militaire du 19 août 1820. La chute définitive du ministère de Richelieu amena la for- mation d’un ministère de droite, et Peyronnet fut nommé garde des sceaux ; il se distingua dès lors par son hostilité au parti libéral. En 1824, il fut envoyé à la Chambre ; il y déploya une grande activité et défendit très énergiquement les lois sur le sacrilège et les successions. Sa popularité, déjà compromise par cette attitude, reçut un échec plus vif encore, lors de la présentation du projet de loi destinée à réglementer la presse. Les élections générales de 1827 marquèrent l’expiration de son mandat législatif et du cabinet dont il faisait partie. Sous le ministère Polignac, il accepta le département de l’intérieur. Quand éclata la révolution de 1830, il fut condamné à la dé-