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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/250

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236 PAUVRES FLEURS sincèrement et amèrement ; car je ľ’ai vue déjà beaucoup souf- frir une fois chez M. Alibert, sans pouvoir lui prouver que mon intérêt silencieux était réel et profond. Elle est bien main- tenant ! Oui, tous ceux qui sont à cette place sont bien ! Mais c’est sombre et triste de les y voir par une telle cause ! Je vous remercie aussi d’avoir été très bon pour elle. Il vaut mieux perdre un peu d’argent et n’avoir pas un froid repentir de dureté. Nous ne serons pas toujours dans cette vie de vanité et de calcul ; tout ce que vous aurez donné vous sera rendu. Cette jeune fille aura du bien à dire vous et vous paye déjà peut-être d’où elle peut se rappeler sans fièvre le triste monde où elle a passé., , (11 mars 1835. Lettres publiées par F. Marsan dans le Mercure de France du 15 avril 1921). Le mois suivant, Marceline écrivait à Mélanie Waldor : "Ai-je besoin de vous recommander de m’inscrire pour Me Mercour partout où vous mettrez votre nom ? (1) Mais écrivez-moi ce que vous aurez fait, afin que je vous envoie de l’argent….. C’est donc vrai ! Elle n’est plus !… Quelle douleur irrépa- rable pour les riches qui la savaient si pauvre et qui disaient l’aimer ! et qui lui faisaient lire ses vers à lui enflammer la poitrine… Lire des vers… Ah ! mon Dieu ! Une fois je l’ai entendue, j’ai pleuré de tristesse de lui entendre lire ses vers… Qui est-ce qui la comprenait dans tout cela ? Moi, qui pleurais de son avenir. Sa mort m’a fait un mal affreux., (Lyon, 15 avril 1835. Lettre publiée par B. Rivière). Le fragment de la poésie A ELISA MERCEUR, qui a paru dans la Revue du Lyonnais, est accompagné, dans cette revue, d’une notice où il est dit que Madame Desbordes-Valmore, qui venait d’être "agrégée à l’Académie de Lyon et à qui on avait demandé de lire sa poésie, n’est pas venue à la séance. Ces vers sont une touchante consolation accordée à la douleur d’une mère. Ils serviront de préface aux œuvres de la jeune poétesse, morte avant le temps, que l’on rassemble à cette heure en deux beaux volumes. " (1) Mélanie Waldor organisa un concert au profit de la mère d’Elisa.