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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/253

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PAUVRES FLEURS 239 tion, je l’offre à Dieu. Mon pauvre mari était au désespoir de nos dangers. Par bonheur mes chères petites filles ont eu bien du courage et bien de la confiance dans celle que je tâchais de leur montrer. Leur santé n’a pas souffert et une terreur curieuse, jointe à mes prières au ciel, ont soutenu la mienne. C’est après que j’ai été comme disloquée par tout mon corps. Mais de quoi ose-t-on se plaindre devant des maux si grands !, Les deux premiers vers de la 5e strophe se trouvent dans l’Album n° 1 de la Bibliothèque de Douai, mais modifiés en- tièrement : Adieu mes deux lilas ! jardin de ma fenêtre, Seule verdure à moi, mes terres ! mes parfums. Cette idée sera reprise par Marceline dans les deux pre- miers vers de La fiancée du matelot (fr. Pauvres fleurs, pièce 54). En 1837, Marceline envoya le manuscrit des Pauvres fleurs à Antoine de Latour, qui le lui avait demandé pour le lire et le corriger. Quand Latour le lui retourna avec ses observa- tions, Marceline lui écrivit une longue lettre où nous relevons les lignes suivantes relatives à cette poésie : "Le désordre de cette pièce tient surtout à l’état de fièvre et de profonde tris- tesse où j’étais quand ils (sic) me sont venus. Ceux-là, je n’ai pas pu les chanter comme je fais de presque tous les autres, en les essayant sur les airs que j’adore et qui me forcent à mon insu à plus de rectitude sans distraction., , (Paris, 23 décembre 1837). Louis-Antoine Tenant de Latour était né le 31 août 1808 à Saint— Yrieix. Après avoir professé aux collèges Bourbon et Henri IV, il fut nommé en 1832 précepteur du duc de Mont- pensier. Secrétaire des commandements du prince en 1843, il l’accompagna en Orient en 1846 et, après la révolution de 1848, le suivit en Espagne. Latour traduisit les Prisons de Silvio Pellico (1833), les Mémoires d’Alfieri (1835), et le Téâ- tre et les Poésies de Manzoni (1842) ; il fit des vers (La Vie intime, 1839 ; Poésies complètes, 1841), des ouvrages histori- ques et des livres sur l’Espagne. Il collabora au Journal des