Aller au contenu

Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/315

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

BOUQUETS ET PRIÈRES Déjà en 1834, dans une lettre à Caroline, Marceline ex- primait le même sentiment pour son mari… "Je le suivrai où il voudra comme tu ferais à ma place, et, commne je pense au fond de l’âme que c’est le devoir que Dieu m’impose comme femme, je crois que Dieu ne se plaira pas à m’en punir, (Lettre inédite, citée par J. Boulenger dans M. D.V. sa vie et son secret). 301 13. Quand je touche, rêveuse, à ces feuilles sonores (AU LIVRE DES CONSOLATIONS par M. Sainte-Beuve). Paris, 21 mai 1839. … M. de Latour m’a envoyé un énorme album en me demandant d’y écrire les beaux vers adressés à Me Mars ; et quand il est venu chercher le tout, je lui ai expliqué comment il y fallait une autre signature. Dans le fait, m’a-t-il dit, je le croyais de vous, parce qu’ils sont beaux et s’appelaient Val- more, mais leur tournure de sonnet me désorientait beaucoup. Je vous sais par cœur, et jamais sous la forme d’un sonnet.- Mon avis est, comme je le lui ai répondu, que ce genre ré- gulier n’appartient qu’à l’homme, qui se fait une joie de triom- pher de sa pensée, même en l’enfermant dans cette entrave brillante ; je t’avoue qu’il ne m’a pas su mauvais gré de mon opinion, et qu’elle était d’avance la sienne. - 11 Voilà ce que Marceline écrivait à son mari. Cependant, l’idée d’écrire un sonnet tentait la poétesse, et elle s’essaya dans ce genre en composant les vers à Sainte-Beuve. Ce de- vait être le premier et le dernier sonnet de Marceline. Marceline admirait beaucoup les Consolations de Sainte- Beuve ; elle mandait d’Orléans à leur auteur : "Il était sans doute écrit quelque part que je vous devrais partout des consolations, de celles qui conviennent aux cœurs qui ont beaucoup saigné : des consolations qui pleurent. N’est-ce pas que celles-là sont les plus vivantes et les plus profondes dans la solitude ? J’avais hésité depuis longtemps d’entrer jusqu’au fond de ce livre, un de vos plus beaux, redoutant d’éveiller mille pointes déchi- rantes qu’il ne faut plus qu’assoupir. Ne serez-vous pas touché d’apprendre que votre livre est souvent pressé d’un front qui