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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/328

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314 BOUQUETS ET PRIÈRES "Sur quel cœur l’image de la créature qui relève était-elle mieux gravée que sur ce cœeur qui semblait absent ?…… (Sainte-Beuve. Mme D.-V.). 11 35. Au sort de votre père en étoile attachée (MERCI POUR MA FILLE). Au mois de septembre 1839, Ondine était allée passer ses vacances à Lyon. Peut-être cette séparation aurait-elle évoqué à Marceline l’autre séparation ? Ondine alors avait été laissée en nourrice à Lyon, tandis que toute la famille s’établissait à Bordeaux. 36. Rome, où ses jeunes pas ont erré, belle Rome (UNE PRIÈRE À ROME, Pour mon frère). Cette poésie a suscité un intérêt considérable chez tous les commentateurs et biographes de Marceline. D’après L. Descaves (dans la Vie douloureuse), J. Boulenger, Boyer d’Agen etc., cette poésie évoquerait le premier amant de la poétesse ; et le passage suivant d’une lettre à Pauline semble confirmer cette hypothèse : "Valmore qui t’aime bien à travers ses grincements de dents contre la destinée, te parle ou plutôt t’aime par moi, hélas ! qu’il aime aussi beaucoup. Il a horriblement souffert, mais il ne se consolera jamais de ne nous avoir pas fait voir Rome. Et moi, sais-tu ce que je regrette de cette belle Rome ? La trace rêvée, qu’il y a laissée de ses pas, de sa voix, si jeune alors, si douce toujours, si éternellement puissante sur moi. Je ne demanderais à Rome que cette vision, -je ne l’aurai pas. » (Milan, le 20 septembre 1838). Notre conviction personnelle, résultant d’une étude appro- fondie de la vie de Marceline, de sa correspondance et de ses poésies, est que ces vers s’appliquent à Latouche qu’elle n’oublia jamais et qui, en 1812, était descendu à Rome.