Aller au contenu

Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/330

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

316 BOUQUETS ET PRIÈRES "Je partage ta préoccupation sur Brizeux ; écrivait Marceline à son amie Pauline, le 3 février 1857. Pourquoi ne t’écrit-il pas ? Le sentir là-bas, loin de sa mère, malade peut-être et presque certainement sans argent, est un chagrin de plus dans tous nos chagrins… Lui, si farouche et si irritable, quand il ne cueille pas tranquillement ses fleurs et ses blés ! Ah ! Pauline ! n’être que poète, n’être qu’artiste au milieu de toutes les faims dévorantes des ours et des loups qui courent les rues. Le 27 décembre 1855, Marceline mandait à son amie : "J’ai revu ton breton ferré qui est venu s’asseoir cordialement avec nous. Il ne sentait plus la lavande. Mais quoi ! ses vers sentent toujours le ciel. Quel poète ! Combien la vie est dure et marâtre puisqu’elle amène des hommes d’un tel mérite à devenir ce que celui-ci devient… et deviendra !… Vois-tu, ces hommes divins ont froid dans leurs affreuses chambres d’auberge ruineuses, et leur soleil les brûle en dedans. Je t’assure qu’ils vivent comme des somnambules. Regarde leurs yeux,. (Lettre publiée par Sainte-Beuve). Brizeux, qui aimait également les deux amies, a mêlé leurs deux noms dans une strophe de son Journal rustique : ma main "Je redis vos vers, Marceline, Le cœeur ému, les yeux en pleurs. A cette douceur féminine, Pauvre, j’adresse quelques fleurs, Les plus fraîches de ma colline. Détachez-en une églantine, O vous, sa compagne en douleur, Harpe plaintive et cristalline : Le cœur ému, les yeux en pleurs, Je redis vos chansons, Pauline ! ", Dans le vers 111 Frère, attardant son pas pour rencontrer Marceline fait allusion à la visite que Brizeux et Barbier lui firent à Lyon en 1831. Nous avons retrouvé dans