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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/384

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POÉSIES INÉDITES DE 1860

comme si je vous quittais encore. Il me semble que mon fils est maintenant si près de votre cœur, que je ne vois plus l’un sans voir l’autre. Monsieur, entendez-moi ! Sans le secours de vaines paroles, trop faibles pour une âme que vous avez mieux vue, je crois, à travers quelques regards, où elle vous parlait de mon cher enfant.

Rouen, 18 décembre 1832.

« … Mais rien ne tient lieu d’un fils absent, et mon retour a été d’une mélancolie profonde. Repasser seule partout où il s’agitait autour de moi… Je ne peux pas vous dire ! Je n’ai pu prendre de nourriture sur cette route déserte pour moi, et je ne me suis soutenue qu’avec du café au lait ; pourtant ma santé n’est pas altérée. Pardonnez-moi d’espérer que vous n’y êtes pas indifférent. »

43. Dire qu’il faut ainsi se déchirer soi-même (À MON FILS, APRÈS L’AVOIR CONDUIT AU COLLÈGE).

Cette pièce se retrouve dans les Poésies de l’enfance (1868).

44. Ô champs paternels hérissés de charmilles (RÊVE INTEMITTENT D’UNE NUIT TRISTE).

Cette pièce figure dans l’Album N° 3 de la Bibliothèque de Douai ; elle y est datée : novembre 1846.

Inès, née à Bordeaux en 1825, avait toujours été très fragile, et souvent très malade. Son état empira en 1844 et l’on peut dire qu’elle agonisa pendant près de deux ans. Marceline, désespérée, relate les progrès de la maladie dans de nombreuses lettres adressées à son mari et à ses amis. En voici quelques passages particulièrement navrants :

18 octobre 1844 (à Prosper Valmore).

« La santé de ma chère Inès me fait devenir folle de douleur par les crises imprévues que sa croissance lui cause. Elle a eu des évanouissements fréquents qui nous ont causé beaucoup d’effroi ; car je n’avais jamais vu ces absences apparentes de la vie. Juge, dans un être si étroitement uni au vôtre ! Le