Aller au contenu

Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/390

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
376
POÉSIES INÉDITES DE 1860

Nous sommes arrivés à Boulogne à une heure de nuit. Enfin tout est bien à présent, et Dieu partout ! » (29 nov. 1841).

Quelques jours plus tard, la poétesse mande à Mélanie Waldor :

« … j’étais aux prises avec une maladie, et je n’ai pas encore quitté mon lit depuis seize jours. Ce voyage en Angleterre m’avait brisée de fatigue, et, s’il faut le dire, j’ai eu bien peur. Nous étions en mer dans la nuit du 14 au 15 novembre. Nuit de tant de sinistres, et je ramenais ma bonne Ondine ! (13 décembre 1841. Lettre inédite de la Bibl. de Douai).

En mars 1842, Ondine, qui toussait à nouveau, retourna à Londres où elle resta, cette fois, plus d’un an, malgré toutes les supplications de Marceline. Les lettres de cette époque dénoncent toutes se impressions. C’est ainsi que le 9 mars 1843, elle écrit à Caroline :

« Si j’étais moins pauvre, je serais partie avec M. Massol. Qu’importe un peu de faiblesse, qu’importe la mer même que je crains beaucoup ! Je l’ai vue horrible, elle s’est calmée en ce temps ; et j’aurais moi-même revu et ramené mon enfant ! Son père n’en dort plus ! Moi, est-ce que je dors ?... Enfin, le moment est près où tout rentrera dans l’ordre naturel, où je ne m’entendrai plus reprocher de partout, d’avoir envoyé mon enfant dans le climat le plus funeste aux santés délicates. Ma fille, revenant guérie par l’homme le plus éclairé de son temps, le célèbre homœopathe Curie, fera taire toutes ces réflexions torturantes, et je n’aurai que de libres actions de grâce à rendre à la Mère des Mères. Prie-la pour moi, avec tes bons yeux de flamme et ton cœur d’amour ! Rappelle-lui la prière que j’ai laissée à ses pieds dans ta petite église. Ô ma chère Caroline ! elle calme d’un regard tous les orages ; elle essuie toutes les larmes, et j’en ai beaucoup répandu depuis deux ans ! (Autographe à la Bibl. de Douai).

La nervosité de Marceline ne cessait de croître. À la fin, n’y tenant plus, elle alla chercher sa fille qu’on retenait à Londres, et qui d’ailleurs ne souhaitait pas rentrer. Le 20 juillet, elle annonçait à Mlle Mars son retour en France :

« À mon retour de Londres, j’ai couru pour vous embrasser