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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/395

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POÉSIES INÉDITES DE 1860

POÉSIES INÉDITES DE 1860 381 obligée de s’installer auprès d’elle, nuit et jour, pour la soigner. Relevons encore cette lettre navrante que Marceline écrit, à cette époque, au docteur Veyne : Je n’ose écrire, ni parler, sur un des plus durs intérêts de ma triste vie. Je concentre tout ce que j’ai de force et de courage pour marcher, pour veiller, pour souffrir, et garder en moi les tortures que Dieu m’envoie… Dans l’impossibilité où je suis de vous appeller à moi, je vais à vous, je vous conjure de voir votre ami, M. Camille Raspail, de mêler vos avis aux siens et l’intérêt de votre cœur à celui qu’il nous témoigne. Je ne puis aller vous voir, passant toutes mes journées près de ma chère Ondine. La solitude absolue qu’elle a voulue l’exalte souvent au lieu de la calmer. Tous ses esprits sont envahis de terreur muette. Elle prend toutes mes espérances et mes consolations pour des erreurs de mère, et sourit tristement à mes soins., , (de Passy, 19 décembre 1852. Lettre publiée par B. Rivière). Enfin, voici quelques mots que Marceline envoie à Sainte- Beuve, pour lui annoncer la mort d’Ondine : "Parmi tous, vous seul, je crois, devinez l’étendue de ma douleur. Je vous remercie de tous les sentiments qui vous la révèlent. Je vous remercie d’une larme de pitié qui vous vient aux yeux pour moi, et du serrement de cœur fraternel que sa perte vous cause, je le sens. Vous l’avez bien connue. Vous lui avez donné de la lumière pure. Vous avez aimé l’innocence de son sourire… Elle l’avait encore en fuyant… Oui, je vous remercie pour elle, sainte et douce créature. Je vous remercie pour moi et pour vous, d’avoir été son ami. Laissez-moi me signer la vôtre, Marceline Desbordes-Valmore., , (Paris, 15 Février 1853. Lettre publiée par A. Pougin). 52. Je ne dis rien de toi, toi la plus enfermée (INÈS). Sainte-Beuve, dans son volume sur Mme Desbordes-Valmore, décrivait Inès comme une jeune fille "délicate, poétique, une sensitive douloureuse, méfiante d’elle-même, tendrement jalouse, ; l’enfant de ce monde, disait sa mère, qui a le plus besoin de caresses !,