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382 POÉSIES INÉDITES DE 1860 Marceline, dans ses lettres à son mari, parle souvent des soucis que lui causait Inès. Elle manifeste parfois un certain optimisme : Orléans, 8 mai 1839. "Sois tranquille sur Inès, son avenir est tracé. L’amour et la force du travail, l’esprit d’ordre et de rangement en feront une femme essentielle. Elle donnera des leçons de piano et tiendra sa maison ou la nôtre, avec des qualités essentielles au bonheur intime. Mais bientôt elle ne peut s’empêcher de confesser un peu de dépit : 26 octobre 1839. "Au tourment de ton absence se mêle une lassitude étrange de supporter de certains dégoûts attachés à des tendresses profondes, payées d’innocentes gratitudes. Inès me consterne par son caractère aigre et mécontent. Elle est dans une irritation ouverte d’avoir un mauvais piano, et toutes mes preuves d’amour ont été sans fruits. Des plus, elle m’a dit ses répugnances vani- teuses pour aller au cours qu’elle déteste. J’en sais bien la cause, c’est que sa sœur y a eu des succès. Cette triste jalousie se renouvelle sous toutes les formes… Ces graves enfantillages m’ont fait pleurer toute la journée., Un peu plus tard, elle écrit : 12 Paris, 8 novembre 1839. "Nous parviendrons à l’assouplissement du cœeur d’Inès. Elle a de belles et inaltérables qualités, mais elle est rude et ambitieuse. Sa sœr est ambitieuse, mais avec plus de grâce, et tient même à la parure. Mais il faut qu’elle m’aide à désarmer sa cadette qu’elle offense par des airs un peu méprisants. " (Correspondance publiée par Boyer d’Agen). 53. Ma mère, entendez-vous quand la lune est levée (LA VOIX PERDUE. Ma fille Inès). Cette pièce avait paru en 1850 dans le Musée des Familles.