Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/397

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POÉSIES INÉDITES DE 1860 383 La voix d’Inès était d’une douceur pénétrante ; et comme la voix de Marceline, elle "faisait pleurer. Les progrès de la maladie donnaient à cette voix des accents déchirants, qui torturaient le cœur de la mère, lorsque l’enfant faisait de vains efforts pour moduler certains airs flottant dans sa mémoire ; ils ne sortaient plus qu’étouffés, de cette gorge brûlante et dessé- chée. Celle qui la veillait en l’écoutant, pleurait dans la chambre à côté (Note de Lacaussade, édition Lemerre, III, 251). Frédéric Lepeytre avait une fille de l’âge d’Inès, qui s’appelait Blanche. Marceline parlait souvent à son ami marseillais des dons musicaux de ses enfants. Le 23 décembre 1839, elle lui écrivait : "Blanche est-elle toujours musicale ? Mon Inès, ma Blanche à moi, suit cette vocation d’instinct. Elle chante avec ses doigts tant qu’elle à de temps et de force., , Le 31 octobre 1844, elle mande au même correspondant : "La voix mélodieuse d’Inès est bien enfermée et son piano solitaire ! Et un an après : "La voir debout, marcher un peu, sourire et rire, prendre quelque nourriture, ce doit être, à mes yeux, la santé comparée aux tortures que je lui ai vu subir ; mais tout est incomplet, tremblant, extasié chez cette petite sainte enfant, si bien organisée pour chanter les tendres cantiques. Mélodieuse jusq’aux doigts, si légers et déjà si habiles sur le piano, qu’elle regarde main- tenant les larmes aux yeux., (Lettre publiée par H. Valmore). Dans l’album relié de cuir noir de la Bibliothèque de Douai, une jolie photographie d’Inès est collée au feuillet 25. Foi. 54. Si je pouvais trouver un éternel sourire (TRISTESSE. Au docteur Veyne). Le docteur Veyne, qui avait soigné toute la famille de Marceline avec le plus grand dévouement, recevait aussi avec la meilleure grâce tous les amis et parents milades que la poétesse lui envoyait. Voici quelques lettres que celle-ci lui adressait pour le remercier des soins qu’il avait donnés à Inès.