Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/408

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394 POÉSIES INÉDITES DE 1860 Cette poésie se retrouve dans l’Album nº 3 (Coll. de Douai), sous le titre : A Marie d’A., , Elle avait paru, en 1846, dans La Corbeille sous le titre Plainte à Mme M. D. (signée Marce- line Valmore). Mlle de Flavigny, pianiste de talent, avait épousé le comte d’Agoult qui signait en littérature Daniel Stern. Elle était la muse et l’amie de Chopin, d’Émile Girardin et de Liszt. Nous emprunterons à une lettre que Marie d’Agoult écrivait à Marce- line, quelques lignes qui témoigneront du ton amical qui régnait entre les deux femmes : "Je voudrais vous réunir un jour à dîner avec M. de Lamennais. Vous me direz le jour où vous seriez libre. Je sais qu’il serait heureux de vous voir. M. de Vigny aussi, qui vous appelle le plus grand esprit féminin de notre temps…" 90. La mort vient de frapper les plus beaux yeux du monde (MADAME ÉMILE DE GIRARDIN). Marceline connaissait depuis longtemps Sophie Gay et sa fille Delphine, et elle partageait l’admiration que tout Paris lui portait. Dans son livre sur Une Muse et sa Mère, Hector Malo narre le fait qui suit : Quand Sophie Gay et sa fille passèrent par Lyon pour se rendre en Italie, "Delphine s’accouda au balcon de son hôtel, belle, imposante comme la Rachel de la Bible, couverte de cheveux blonds qui retombaient sur toutes ses roses. La foule émerveillée passe et repasse devant elle. Valmore assiste à la scene. Il court chercher sa femme, vite vite, pour lui faire voir, ce que, dit-il, elle ne verra jamais. L’em- pressement de la foule oblige Delphine à fermer sa fenêtre par une chaleur torride ; encore les curieux la regardent-ils à travers les vitres. Marceline juge ainsi Delphine Gay à cette époque : Je sus bientôt par moi-même qu’elle était bonne, vraie comme sa beauté. En l’examinant avec attention, on ne tombait que sur des perfections, dont l’une suffit à rendre aimable l’être qui la possède. Delphine épousa, le 1er juin 1831, Emile de Girardin, le fondateur de La Presse. Au lendemain même de la mort de Mme de Girardin,