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cessaire de l’action dramatique fut emprunté, pour l’orchestre, au domaine du ballet et de la pantomime, dont l’expression mélodique avait été tirée de la danse populaire, absolument d’après les mêmes lois que l’air d’opéra des chansons populaires. De même que cet air devait ses ornements et son développement à la volonté arbitraire du chanteur et finalement du compositeur, de même aussi la danse dut les siens à la volonté du danseur et du mime. Mais ni dans l’air ni dans la danse, on ne pouvait porter atteinte à l’origine de l’air et de la danse, parce que cette racine, placée en dehors du terrain de l’opéra, était inaccessible aux facteurs de l’opéra, et qu’elle trouvait son expression dans la forme mélismatique et rhythmique, forme nettement dessinée, dont les compositeurs pouvaient bien faire varier l’extérieur, mais dont ils ne pouvaient effacer les lignes sans s’abîmer complètement dans le plus vague chaos d’expression. C’est ainsi que la pantomime elle-même fut dominée par la mélodie de la danse. Le même ne pouvait considérer comme susceptible d’être exprimée par des gestes que ce que la mélodie de la danse, enchaînée à de sévères convenances rhythmiques, était en état d’accompagner. Il fut sévèrement astreint de mesurer ses mouvements, ses