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avait presque toujours des inconvénients, et que, pour lui, il préférait aller un peu trop vite ; qu’une exécution vraiment bonne était quelque chose de bien rare ; que l’on pouvait se permettre d’escamoter des difficultés, pourvu que cela ne fût pas trop visible ; et que, pour atteindre ce but, le mieux était de ne pas trop appuyer, et de glisser, au contraire, le plus vivement possible. Les disciples proprement dits de Mendelssohn doivent avoir reçu sur cette matière, des enseignements plus complets et plus précis encore ; les paroles que je viens de rapporter n’étaient point des paroles en l’air, et, dans la suite, j’ai eu l’occasion de me familiariser avec les conséquences de cette maxime, et, finalement, avec l’esprit qui la dictait.

Ces conséquences, je les ai observées personnellement à Londres, à la Société philharmonique. Mendelssohn en avait conduit longtemps l’orchestre ; sa méthode y était devenue traditionnelle, et l’on prétend même que les concerts de cette Société avaient exercé sur le maître, à cet égard, une grande influence. On y exécute un nombre prodigieux de morceaux de musique instrumentale ; on n’y con-