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sacre à chacun d’eux qu’une seule répétition ; la plupart du temps, j’étais obligé de laisser l’orchestre suivre ses traditions, et je fis ainsi connaissance avec une méthode d’exécution qui me remit bien vite en mémoire les vues que m’avait exprimées Mendelssohn à cet égard [1].

Cela coulait comme l’eau d’une fontaine de place publique ; de pauses, il n’en était jamais question, et il n’était pas d’allegro qui ne se terminât en véritable presto. Il était assez pénible de réagir contre cette tendance ; le rhythme normal, dès qu’on l’observait, avait pour résultat de faire surgir tous les défauts d’exécution qui, auparavant, disparaissaient sous un déluge de notes. Par exemple, l’orchestre s’en tenait toujours au mezzo-forte ; jamais de vrai forte, jamais de vrai piano. Je faisais mon possible, dans les circonstances importantes, pour rectifier l’exécution d’après mes vues, et ramener la mesure à ce qu’elle devait être. Les meilleurs d’entre les musiciens s’y prêtèrent sans difficulté, et même

  1. Malheureusement, Mendelssohn n’est plus là pour répondre.

    (Note du traducteur.)