Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/237

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AV. J.-C. 509. — OL. 67. 167

Cherchons le résultat de ce tableau comparé «les lumières. Voyons d'abord quelle différence se fait remarquer entre les définitions du meil- leur gouvernement.

Les Sages de la Grèce aperçurent les hommes sous les rapports moraux ; nos Philosophes d'a- près les relations politiques. Les premiers vou-

que la sévérité du sage : la société y est jugée par l'amour- propre blessé ; les systèmes du temps se reproduisent dans les pages mêmes dirigées contre ces systèmes , et l'au- teur déclame contre les mœurs de son siècle, tout en participant à ces mœurs. L'ouvrage n'est ni grave par la pensée, ni calme par le style ; il est sophistique sans être nouveau ; les idées visent à l'extraordinaire , et sont pourtant d'une nature assez commune. En un mot , la vérité manque à ce traité d'éducation , ce qui fait qu'il est inutile et qu'il n'en reste presque rien dans la mémoire.

ha profession de foi du vicaire savoyard , qui fit tant de bruit , a perdu l'intérêt des circonstances : ce n'est aujourd'hui qu'un sermon socinien assez ennuyeux , qui n'a d'admirable que l'exposition de la scène. Les preu- ves de la spiritualité de l'âme sont bonnes , mais elles sont au-dessous de celles produites par Clarke.

Dans ses ouvrages politiques, Rousseau est clair, con- cis, ferme, logique, pressant en enchaînant les corol- laires, qu'il déduit souvent d'une proposition erronée. Mais tout attaché qu'il est au droit social de l'ancienne école, il le trouble par le mélange du droit de nature. D'ailleurs, les gouvernements ont marché, et la politi- que de Rousseau a vieilli.

Rousseau n'est définitivement au-dessus des autres

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