Page:Cherbuliez - Amours fragiles, 1906.djvu/118

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Enfin vous ne m’expliquez pas pourquoi ce soir…

— Bon, pensa Mme Véretz, nous n’en sommes plus à l’adoration. »

Et elle reprit :

« Ma toute belle, M. de Penneville est un superbe parti, je n’en disconviens pas, et je te l’ai recommandé parce que je n’en avais pas un plus beau encore à te proposer.

— Tandis que ce soir ?…

— Eh ! ce soir, j’en sais un autre. »

Mme Véretz se leva de son fauteuil, et, après avoir fouillé dans sa poche, elle s’approcha de sa fille et lui dit :

« Lis ces deux lettres ; je ne te les donne pas, je te les prête, car M. de Penneville s’est aperçu que je les avais gardées, et je les lui renverrai demain matin. »

Mme Corneuil passa dédaigneusement les yeux sur la première de ces lettres ; mais, quand elle eut commencé à lire la seconde, elle changea d’attitude, elle secoua sa langueur, son teint mat se colora, et il se passa au fond de ses yeux je ne sais quoi que ses longues paupières ne prirent pas la peine de cacher.

Cependant, quand elle fut au bout de sa lecture, elle se leva, prit une enveloppe dans un tiroir, y