Page:Cherbuliez - Amours fragiles, 1906.djvu/39

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chose plus aisée que de traiter avec un amoureux conduit par une intrigante.

— Vous ne me ferez jamais croire que rien vous soit impossible.

— Tu as juré de me piquer au jeu, lui dit-il. Et bien ! soit, l’entreprise mérite d’être tentée. Mais, à propos, as-tu déjà répondu à la formidable épître que tu viens de me lire ?

— Je n’ai rien voulu faire sans m’être concertée avec vous.

— Tant mieux, rien n’est compromis, l’affaire est entière. Allons, je te dirai demain si je me décide à partir pour Lausanne. »

La comtesse remercia chaudement M. de Miraval. Elle le remercia plus chaudement encore le lendemain, quand il lui annonça qu’il avait pris son parti et qu’il la priait de le faire conduire à la gare. Elle l’accompagna pour s’assurer qu’il ne se ravisait pas, et elle lui dit en chemin :

« Voilà un voyage que toutes les mères de famille glorifieront ; mais, s’il vous plaît, quand vous serez là-bas, donnez-moi souvent de vos nouvelles.

— Oui, je t’en donnerai, répondit-il, mais à une condition.

— Laquelle ?