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LA TRAME ROMPUE ET LA GRANDE PITIÉ DE JEAN

méchantes qu’elles succèdent à des jalousies secrètes aussi ?

Incapable d’aucun ressentiment, encore moins d’aucune ingratitude à l’endroit de son bienfaiteur aussi fourvoyé que lui dans cet avatar, il ne peut cependant comme autrefois se soumettre à ses objurgations doucereuses contre le mépris et la désertion du sol natal. — Ce sol natal ! auquel on voulait attacher toute sa vie, qui se dérobe sous ses pieds pour le laisser ridicule dans la confusion de son premier amour, qui ne perpétue le souvenir des siens que dans la poussière des morts et le réduit de sa mère pauvresse, que lui doit-il, au sol natal, des tendresses ultérieures de son cœur meurtri et des aspirations de son esprit à jamais humilié ?

— « Ne parle pas ainsi, mon bon petit enfant de Saint-Germain », s’écria le vieux curé, aux premières manifestations de ces nouveaux sentiments de son protégé.

« Je m’en irais mourir, vois-tu, avec le chagrin de n’avoir pu faire comprendre à mon Jean, malgré toutes mes peines et mes