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LA TRAME ROMPUE ET LA GRANDE PITIÉ DE JEAN

Saurait-il réagir ? à leurs idées communes opposer les siennes devenues trop personnelles ? Non, il aimera mieux discrètement en souffrir. D’ailleurs, il constatera bientôt que sa mère, anémiée par des chagrins longtemps entretenus, exceptionnellement réconfortée depuis quelques mois par un fallacieux mirage, est cette fois frappée à mort.

Puisque Jean faisait toute sa vie, c’est elle qui mourra du grand déboire de Jean.

Ah ! pourquoi avait-elle cru, un instant, au mensonge de ce rayon de bonheur maternel éclipsé sitôt dans l’ombre de sa misère accoutumée ! ? Encore un mécompte d’autant plus cruel, de sa triste destinée, qu’elle n’avait rien fait pour le susciter !

Comme la lumière qui scintille au large sur ce cap isolé dans les flots, les alternances de son chagrin et de son deuil reviendront donc jusqu’à la fin traverser les trop rares bonheurs de sa vie !

La malade devenue incapable de vaquer au ménage de l’humble maisonnée, Rose Després, l’ange secourable des mauvais