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SOUS L’ŒIL DU PHARE

nous les regardions faire jusqu’à la fin de nos jours. Il y a de l’espace, beaucoup d’espace sous le ciel du Bon Dieu, en-dehors, au-dessus de cette atmosphère tout imprégnée d’intérêt mercantile, où notre âme, obéissant à ses plus nobles facultés, aimerait à planer. Qu’en dis-tu ?

— Laisse-moi sourire à l’évocation d’un souvenir de jeunesse. J’ai cru entendre mon vieux précepteur qui trouvait deux êtres chez l’homme : celui-là qui vivait comme toi altéré d’espace, il l’appelait l’ange.

— Et l’autre ?

— Puisqu’il est peut-être plus impérieux chez moi, j’en garde le secret. Tiens ! je connais assez ta manière maintenant pour comprendre que tu as quelque projet nouveau à me proposer. Voyons, dis-moi cela. Je le veux bien, car jusqu’à présent je n’ai eu qu’à me louer de tes projets nouveaux.

— Des projets définis ! Non. Des lubies fantaisistes pour commencer ? Peut-être, Et si à la suite, nous rencontrons des pro-