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L’ŒIL DU PHARE

ses déboires de jeunesse sous la plaisanterie. C’est une heureuse diversion, car ces jours-ci, au village, la chronique locale leur apprendra assez tôt que le gendre du riche monsieur Brillant, pour n’avoir pas voulu renoncer à l’art, n’est qu’un professionnel aussi pauvre que raté.

Heureusement, de ces vicissitudes de la vie Jean va plutôt trouver à s’édifier qu’à s’enorgueillir. S’il veut bien rire aujourd’hui avec son cousin du mécompte de son premier amour, il a la charité de ne rien sacrifier à la rancœur et bénit le ciel qui lui a ménagé dans la pauvreté de la famille Després son incomparable bonheur domestique.

Les survivants de cette famille Després ne sont pas nombreux ; une vieille maman, une fille de moitié dans tous les travaux et les soucis du foyer, et un bon fils héritier de la bicoque et du bachot paternels, qui pourvoit à la subsistance de sa mère et de sa sœur, avec l’aide discrètement dissimulée des parents riches des États-Unis : réplique de son foyer natal que Jean re-