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Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 6, 1865.djvu/255

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connaît pas. Il y a donc une profession de connaître qui prouve que l’on ignore, une manière d’ignorer, qui témoigne que l’on connaît. « Mes os ne vous sont point cachés, à vous qui les avez faits dans un lieu caché ; ni toute ma substance que vous avez formée comme au fond de la terre (15). »
Le voici encore, parlant de la connaissance que Dieu possède, et il le montre connaissant toutes ces choses. Donc, il dit, si vous voulez, que Dieu connaît toutes les choses cachées, ou il exprime quelqu’autre pensée, concernant la formation et la création. Alors même où j’étais à l’état de formation, vous me connaissiez ; vous saviez toute chose, lorsque la nature produisait insensiblement son œuvre ; quoiqu’elle travaillât en secret, et comme dans les profondeurs de la terre. Toutes choses sont pour vous mises à nu et à découvert ; un autre interprète dit : « Mes os ne vous ont été cachés par aucun voile, ces os qui m’ont formé en secret ; » un autre interprète : « Vous n’avez pas ignoré ma force, qui m’a formé en secret ; j’ai été construit par des forces diverses, comme dans les profondeurs de la terre ; » un autre texte : « Vous n’avez pas ignoré ma puissance, ni mes os, lorsque j’ai été formé en secret ; j’ai été façonné dans les profondeurs de la terre. » Donc, tous les interprètes expriment les mêmes pensées. Ainsi, pendant que j’étais formé, vous avez parfaitement connu ma formation, partie par partie ; et chacun de mes membres, et l’accroissement de chacun de ces membres, vous l’avez connu. C’est ce que dit le Christ lui-même : « Tous les cheveux de votre tête sont comptés (Lc. 12,7) ; » parole qui nous montre à la fois la providence et la science. « Vos yeux m’ont vu lorsque j’étais encore informe. » Répétition de la même idée. Je n’étais pas formé, vous me connaissiez ; un autre texte porte : « Je n’avais, pas encore de forme, vos yeux m’ont vu. » Paroles qu’on, peut aussi appliquer aux actions, et ainsi, ce qui n’était pas encore fait, vos yeux l’ont vu. « Et dans votre livre, tous les hommes seront inscrits ; un jour ils seront formés, sans qu’un seul y manque. » Voilà qui est obscur, mais la suite du texte et un autre interprète vont nous mettre à même de saisir le sens. Ce que dit le Psalmiste est une conséquence de ce qui précède ; or, qu’a-t-il dit précédemment ? « Je n’étais pas formé, vos yeux m’ont vu ; » c’est-à-dire, je n’avais encore aucune espèce de figure, j’étais encore une chose qu’on façonne, une chose qu’on tisse, et vos yeux m’ont vu aussi distinctement que l’on voit une forme parfaite, une figure achevée, à qui rien ne manque, qui n’a plus besoin d’attendre un seul jour pour recevoir son perfectionnement, Et, ce qui vous fera comprendre que c’est bien là le sens, écoutez un autre interprète : « Je n’étais pas formé, et vos yeux m’ont vu d’avance, avec tous ceux qui ont été inscrits dans votre livre, qui sont formés au jour où il ne leur manque plus un seul jour. » Vous m’avez vu, dit-il, avec ceux, c’est-à-dire, vous m’avez vu de la même manière que vous avez vu ceux qui sont formés dans leurs jours, jours auxquels ne manquait pas un seul jour. S’il s’exprime de la sorte, ce n’est pas qu’il y ait un livre là-haut ; ce n’est pas qu’il y ait personne d’inscrit, mais l’image de ce livre, sert à montrer la science exacte de Dieu ; comme lorsque l’Écriture dit : « Le Seigneur a entendu, et a écrit dans le livre (Malachie, 3,16) ; » et encore : « Les livres ont été ouverts. ».(Dan. 7,10) « Pour moi, ô Dieu, j’ai honoré vos amis d’une façon toute singulière (17) ; » un, autre texte : « Vos amis m’ont été précieux ce n’est pas le fait d’une vertu médiocre que de combler d’honneur les amis de Dieu ; vous, avez pris soin de moi, dit-il ; je n’étais pas ; vous m’avez fait naître ; vous me gouvernez ; et moi, en retour, j’honore vos amis. « Et leur empire s’est affermi », c’est-à-dire, ils sont devenus puissants ; un autre texte : « Combien leurs têtes se sont multipliées. » Ce qui, est plus clair, car il ajoute : « Je les compterai et ils surpasseront les grains de sable (18). » Moi, je les honore, mais vous, vous les multipliez ; vous les rendrez plus nombreux que les grains de sable ; et non seulement vous les multipliez, mais, de, plus, vous les rendez forts et puissants. Car c’est là ce que veut dire : « Et leur empire s’est affermi. » Double prospérité, la multiplication et l’accroissement des forces. « Je me suis levé et je suis encore avec vous ; » un autre texte : « Je sortirai de mon sommeil, et je serai pour toujours auprès de vous.. »
Ce n’est pas une faible marque de vertu, que de conserver la vertu dans la prospérité. Un grand nombre d’hommes, dit le Psalmiste, après avoir joui du bonheur, vous ont oublié ; mais ce n’est pas moi ; même quand je me serai levé, c’est-à-dire quand je serai affranchi de mes maux, je serai toujours avec vous, « Si