Aller au contenu

Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 6, 1865.djvu/458

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

En effet la vertu est à l’abri de la servitude, et rien ne saurait en triompher, ni l’esclavage, ni la captivité, ni ta pauvreté, ni la maladie, ni la mort, ce tyran impérieux entre tous. C’est ce que prouve l’exemple de tant d’hommes qui ont passé par toutes ces épreuves, et leur ont dû une gloire plus éclatante. Quel tort fit à Joseph sa servitude (car rien ne nous empêche de revenir encore sur cet exemple) ? Quel tort son emprisonnement, ses chaînes, la fausse accusation portée contre lui, les pièges qui lui furent dressés, son exil ? Quel tort fit à Job la perte de ses troupeaux, ou la mort violente et prématurée de ses enfants, ou la plaie qui frappa son corps, la vermine qui le rongea, ses intolérables souffrances, son abandon sur un fumier, la trahison de sa femme, les injures de ses amis, les outrages de ses serviteurs ? Et Lazare ? Fût-ce un malheur pour lui que de vivre couché sous un portique, d’être léché par les chiens ? Un malheur, que sa perpétuelle détresse, que les mépris du riche, que les ulcères, qu’une insupportable maladie, que le délaissement, l’indifférence de tous ceux qui auraient pu le protéger ? Et Paul ? Le plaindrons-nous pour avoir enduré tant d’emprisonnements, de jugements, de supplices, de naufrages, d’épreuves de tout genre qu’il serait impossible d’énumérer ?
Remplis de ces souvenirs, fuyons le vice, courons après la vertu : et prions afin de ne pas être induits en tentation : que si nous venons à y tomber, ne perdons point courage, ne désespérons pas : les tentations même deviennent des instruments de vertu aux mains de ceux qui savent en user : et si nous sommes sages, rien ne pourra nous empêcher de jouir de la gloire et des biens éternels, auxquels puissions-nous tous parvenir en Jésus-Christ Notre-Seigneur, a qui gloire dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.