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Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 6, 1865.djvu/459

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HOMÉLIE SUR CE TEXTE DE JÉRÉMIE SEIGNEUR, LA VOIE DE L’HOMME N’EST PAS EN LUI. L’HOMME NE MARCHERA ET NE CONDUIRA POINT SES PAS PAR LUI-MÊME. (Jer. 10,23)

AVERTISSEMENT ET ANALYSE.


L’authenticité de cette homélie n’est pas douteuse : le saint Orateur y rappelle, comme récent, son discours sur la discussion de saint Pierre et de saint Paul, suivi, dit-il, d’un panégyrique de saint Eustathe, et en dernier lieu d’un éloge de saint Romain, martyr. Ces indications nous font connaître approximativement la date relative de ces homélies sans nous permettre d’en fixer la date absolue. Nous savons seulement qu’elles furent toutes prononcées à Antioche. Le texte de celle-ci est emprunté à un passage de Jérémie dont quelques-uns s’autorisaient pour nier le libre arbitre.

  • 1. Nécessité d’aborder tour à tour, dans la prédication, les matières faciles et les sujets épineux.
  • 2. Danger des citations tronquées ou inexactes : exemples.
  • 3. Autres exemples.
  • 4. Circonstances qui expliquent le texte de Jérémie. Part de la grâce et part du libre arbitre.
  • 5. Que les hommes de bonne volonté doivent avoir bonne espérance.


1. Cette voie publique que vous apercevez d’ici, tantôt descend ou s’étend en plaine, tantôt monte et devient difficile ; il en est de même des saintes Écritures : elles offrent des endroits que tout le monde embrasse d’un coup d’œil, d’autres qui réclament, au contraire, beaucoup de soin et de méditation. Quand nous suivons une route plane et unie, nous n’avons pas besoin d’une grande attention ; mais quand notre chemin est montueux, étroit, escarpé, bordé de précipices, c’est alors que tout notre sang-froid, toute notre vigilance nous deviennent nécessaires, attendu que la difficulté des lieux ne comporte point le laisser-aller. Pour peu qu’on regarde de côté, le pied peut glisser, et voilà le voyageur précipité dans les abîmes ; pour peu que l’on regarde au fond des gouffres, on est pris de vertige et l’on tombe. De même, dans les divines Écritures, les pensées simples et faciles sont accessibles à l’esprit le moins recueilli ; mais il n’en est pas de même pour les endroits scabreux. Il faut donc faire appel à tout notre sang-froid, à toute notre vigilance au moment de traverser ces passages difficiles, si nous ne voulons pas nous exposer aux plus grands dangers. Que si nous vous proposons quelquefois, pour exercice, des textes faciles, et vous en soumettons d’autres fois de plus épineux, c’est, d’une part, pour vous reposer, de l’autre, pour vous préserver de la nonchalance. Car si une facilité continue est propre à engendrer la mollesse, les exercices violents, trop répétés, peuvent provoquer le découragement. Il faut donc entremêler