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Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 6, 1865.djvu/535

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homme, de nouvelles promesses ont paru. Il ne s’agit plus dans ces promesses de la terre ni des choses terrestres, mais du ciel et des choses célestes. Ces mystères sont nouveaux. Ce n’est plus le temps des offrandes matérielles, des brebis, du sang, de la graisse et de la fiente des victimes ; nous avons un culte raisonnable et une adoration qui ne peut être séparée de la vertu, des commandements que les anciens ne connaissaient pas, un bois de vie qui nous conduit au ciel et qui nous élève au-dessus de nous-mêmes.

Le but des deux testaments est unique et n’est autre que le redressement de l’homme. Et qu’y a-t-il d’étonnant si tel est le but des Écritures, puisque la création tout entière existe pour l’homme ? Le vaste ciel a été fait pour lui, aussi bien que l’étendue des terres et que cette mer dont l’immensité excite notre admiration pour son Auteur et nous-mêmes à la connaissance de Dieu. Toutes ces choses ayant donc été faites pour l’homme, et le but de l’Ancienne et de la Nouvelle Écriture étant le même, Moïse a jugé nécessaire de raconter les histoires anciennes, mais en s’écartant de la manière des profanes qui écrivent les faits simplement pour narrer, ne songeant qu’à rapporter des combats et des batailles et à tirer quelque gloire de leurs ouvrages. Il n’en est pas ainsi du législateur hébreu qui écrit la vie des hommes illustres dont les actions ont été admirables, afin qu’elle soit pour la postérité un enseignement de la vertu, et qui n’a pas seulement transmis le souvenir de ceux qui ont fait le bien, mais aussi de ceux qui ont péché, afin d’exhorter à imiter les uns et à éviter les traces des autres, plaçant de la sorte sous nos yeux un double encouragement à la vertu et à la vigilance.

N’allons pas croire que le rôle du législateur ne peut lui permettre de mêler le récit des événements passés et la rédaction des lois. La narration de la vie des hommes qui ont vécu saintement n’a pas moins de force que la loi elle-même. C’est pourquoi dans l’Ancien Testament se trouve une partie historique, l’Octateuque ou les huit premiers livres. La Genèse rapporte la création et la vie des hommes qui furent agréables à Dieu. L’Exode nous montre la sortie d’Egypte accompagnée de miracles, le séjour dans le désert et la loi donnée. Le Lévitique nous instruit sur les sacrifices et les cérémonies sacrées : la tribu de Lévi ayant obtenu le sacerdoce par le sort, c’est à cause de cette tribu que le livre a été ainsi appelé. Ensuite, le livre des Nombres après la sortie de l’Egypte Dieu ordonna de compter les Hébreux., et il se trouva six cent mille hommes sortis Abraham. Le Deutéronome suit les Nombres, Moïse ayant promulgué pour la seconde fois la loi. Le livre de Jésus, fils de Navé, vient après ; ce fut Jésus qui fut le conducteur du peuple après Moïse, qui l’introduisit dans la terre de promission et qui partagea la contrée entre les douze tribus en recourant au sort. Ensuite, les Juges ; le fils de Navé étant mort, le gouvernement passa aux mains de l’aristocratie et le pouvoir appartenait aux tribus. Ensuite, Ruth, livre court, qui renferme l’histoire d’une femme étrangère mariée à l’un des descendants d’Abraham. Ensuite, les quatre livres des Rois contenant tout ce qui est arrivé à Saül, David, Salomon, Elie et Elisée, et enfin jusqu’à la captivité de Babylone. Après les Lois, Esdras. Lorsque les Juifs eurent été emmenés à Babylone à cause de leurs péchés et qu’ils eurent passé soixante-dix années dans la servitude, Dieu eut pitié d’eux, et il disposa Cyrus, alors roi des Perses, le même dont Xénophon a raconté l’éducation, à renvoyer les captifs. Une fois mis en liberté, ils revinrent sous la conduite d’Esdras, de Néhémie et de Zorobabel. Esdras a écrit le récit de tout ce qui concerne ce retour, la réédification du temple et le rétablissement de la ville. Cent années se passèrent, et la cité fut envahie de nouveau par les Macédoniens. Antiochus Epiphane survint ; ils souffrirent pendant trois ans et demi les maux de l’invasion et furent encore délivrés de ces calamités. Enfin, un temps peu considérable s’étant écoulé, le Christ vint et le Vieux Testament fut terminé.

Pour faire connaître l’origine de la race juive, il est indispensable d’entrer dans quelques détails que voici. Apo.ès Adam, vécut Seth, son fils, ensuite Enoch ; puis un grand nombre d’autres formant plusieurs générations. Et après cela, vécut Noé, sous lequel, les hommes étant corrompus par l’iniquité, arriva le déluge. Apo.ès le déluge, Noé sortit de l’arche, seul avec ses trois enfants, et il remplit la terre de sa race, plusieurs générations s’étant succédé. Lorsqu’ils furent devenus nombreux, les hommes résolurent d’élever une