Aller au contenu

Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 6, 1865.djvu/568

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

DEUXIÈME LIVRE D’ESDRAS.

Dans ce livre sont contenues les mêmes choses que dans le premier, concernant le retour de la captivité, à l’exception de l’énigme proposée. Plusieurs détails sont donnés sur l’eunuque Néhémie qui, lui-même, demanda la reconstruction du temple, et sur la lecture que fit Esdras, tandis que Jésu, Barréas et Sarabia instruisaient le peuple. Esdras, en lisant, dissertait avec la science du Seigneur. Le peuple comprit cette lecture et célébra la Pâque, et le septième mois il observa le jeûne et célébra la fête des Tabernacles, ainsi qu’il est écrit. « Ils n’avaient point fait ainsi depuis les jours de Josué, fils de Navé. » (2 Esd. 8, 17) Esdras ayant vu que des femmes du pays d’Azot étaient mariées aux Hébreux, persuada à tous de promettre l’observance de la loi de Dieu. Et il renvoya toutes ces femmes comme illégitimes, et ils jurèrent de garder la loi. Ayant donc été purifiés et sanctifiés, ils se réjouirent et rentrèrent chacun dans leurs maisons. Ceci est aussi raconté concernant Esdras : les livres de la loi ayant péri, à cause de la négligence du peuple et de la longueur de la captivité, Esdras, qui était habile et instruit, et qui, de plus, était lecteur, les conserva, et ensuite les mit au jour et les publia de nouveau, et ainsi ils furent sauvés.


LIVRE D’ESTHER.

Ce livre porte le nom d’Esther parce que Dieu a sauvé, par Esther, les Juifs sur le point de périr jusqu’au dernier, et frappé Aman qui avait médité leur ruine. En effet, Artaxercès, roi des Perses, ayant répudié sa femme, en cherchait une autre dans son empire, qui fût la plus belle et la plus gracieuse, et son choix se fixa sur Esther qui était de nation juive. Elle avait pour parent Mardochée, emmené de son pays dans la captivité au temps du roi Sédécias. Or, le roi ayant élevé à de grands honneurs un homme nommé Aman, il ordonna que tous l’adorassent ; mais Mardochée, qu’animait le zèle pour le culte de Dieu, ne voulant point adorer un homme, Aman s’en irrita et, apprenant qu’il était juif, persuada au roi Artaxercès de publier un édit pour mettre à mort, sans distinction, tous les juifs qui vivaient dans son empire, en un même jour du douzième mois. Mardochée l’ayant su, pleura et jeûna, et il envoya vers Esther pour lui demander appui. Esther ayant jeûné et prié Dieu, et s’étant parée des ornements de son sexe, sans être appelée, bien qu’il ne fût pas permis d’aller trouver le roi lorsqu’il ne l’avait pas demandé, elle alla le trouver, sans attendre l’occasion favorable et espérant que la prière qu’elle verrait faire lui en tiendrait lieu ; mais le roi s’étant étonné de cette action étrange, elle tomba à ses pieds par la crainte. Cependant, Dieu changea le cœur du roi et le disposa à la douceur et à la clémence, et s’avançant, il releva sa femme, l’exhortant à ne rien craindre, mais à demander ce qu’elle voudrait. Elle demanda que le roi vînt souper avec Aman une première fois, puis une seconde. Aman, hors de lui par la joie qu’il éprouvait d’avoir été invité par la reine, s’emportant davantage contre Mardochée, et il fit abattre un grand arbre, voulant que Mardochée, y fût pendu le jour suivant.

Cependant, le roi, par une disposition particulière de la Providence, étant demeuré éveillé pendant la nuit et n’ayant pu dormir, ordonna qu’on lui fît lecture de l’histoire de son règne.