Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/12

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qu’un révolté qui ne désarmera que le jour où la cause du droit et de la justice aura triomphé.

On enfouira, je le sais, bien des révoltés dans les oubliettes des cimetières avant d’atteindre ce but, et je serai probablement de ceux-là, mais qu’importe ! Ceux qui luttent aujourd’hui ne se font pas d’illusions. Ils savent parfaitement que leurs efforts ne serviront qu’à déblayer la route et à préparer l’avenir.

Ne pouvant faire mieux et plus vite, ils s’en contentent.

Quant à l’histoire de cette grande époque, elle est encore à écrire malgré les tentatives de quelques hommes de cœur et de talent ; et cela se comprend : les matériaux nécessaires à la construction d’une œuvre de cette importance leur ont manqué et leur manquent encore.

Ceux qui ont pris part à cette révolution, à quelque titre que ce soit, devraient considérer comme un devoir d’écrire ce qu’ils ont vu et pensé, et même de nous donner çà et là un aperçu de leurs impressions.

Ils laisseraient ainsi des documents précieux et deviendraient les collaborateurs de l’homme consciencieux qui, un jour, se mettra à l’œuvre pour construire ce véritable monument historique.

Ce sont ces considérations qui m’ont déterminé à faire ce retour en arrière, à fouiller dans ce passé inoubliable, douloureux à plus d’un titre, pour mettre en lumière des faits ignorés ou dénaturés à dessein, soit qu’ils se rattachent à l’administration de Montmartre, à certaines opérations militaires,