Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/90

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quatre hommes et un caporal ils s’empareraient des canons de la Butte-Montmartre, et qu’il n’en fallait pas davantage pour mettre à la raison les bandes indisciplinées du Comité central.

Il y avait bien parmi les manifestants quelques naïfs ou plutôt quelques dupes qui criaient : Vive l’ordre ! croyant sincèrement à la possibilité d’une entente et qui en auraient été très heureux. Parbleu ! ceux-ci étaient sans armes, mais ils étaient en si petit nombre ! Les uns étaient des comédiens, des compositeurs de musique ; les autres, des peintres, des sculpteurs… Il y avait aussi quelques hommes de lettres bien intentionnés. Je m’empresse d’en excepter M. de Pène, qu’une balle spirituelle atteignit dans l’anus comme le fait remarquer le citoyen Lissagaray dans son Histoire de la Commune.

Mais quant aux autres, c’étaient de véritables arsenaux ambulants : ils avaient des poignards et des pistolets avec lesquels ils s’étaient flattés de faire merveille comme les chassepots à Mentana.

On connaissait parfaitement leur plan : s’approcher des factionnaires en leur tendant les bras comme pour les embrasser, les entourer, les désarmer, poignarder au besoin les récalcitrants, pénétrer dans la place, et, bref, y établir leur quartier général.

Ça n’était pas plus malin que ça. Il faut avouer que c’eût été un coup de maître s’il eût réussi, et que les gens de l’ordre eussent bien été en droit d’en faire des gorges chaudes.

Mais il parait que le bon dieu de M. Delpit ne