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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/101

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

— Qu’as-tu, mon enfant ? À quoi penses-tu ? s’écria-t-il bouleversé.

— Oh ! papa, il faut que je te dise cela… et je n’ose pas. C’est fou, c’est coupable, peut-être, mais cela m’étouffe, vois-tu !

— Mon enfant !

— Tiens, tu ne le diras à personne. Eh ! bien, la première fois que j’ai revu Geneviève, je pensais à elle, et je m’étonnais de ne l’avoir pas encore rencontrée, lorsque je tourne les yeux de l’autre côté de la rue et, dans une glace, en face de moi, j’aperçois…

— Geneviève ?

— Non, père, et c’est cela qui est affreux ; pas Geneviève, moi-même dans mon costume bleu de l’an dernier ! Oh ! j’ai eu un coup là !… et depuis, depuis, … j’ai pensé… non, je ne peux pas te dire, père.

Elle pleurait maintenant, la tête dans ses mains, puis, ayant attendu peut-être une parole qui n’était pas venue, elle reprit :

— J’ai réfléchi à ce départ inexplicable, à la conduite de maman, à la peine que tu as éprouvée toi, papa, je l’ai vu… Je me suis