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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/103

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

Un long moment il la garda dans ses bras. Oh ! qu’elle ne levât pas encore ses yeux vers lui, des yeux nouveaux de reproche et de peine qu’il ne connaissait pas !

Triste, elle se détacha et lentement revint s’asseoir devant le feu.

Après un silence, elle demanda :

— Père, l’as-tu cherchée ? Sais-tu où elle demeure ?

Il ne songeait plus à mentir. Oui, il l’avait fait rechercher sous prétexte de lui payer ses gages. Il les lui avait envoyés avec une petite somme supplémentaire ; il essaierait de la marier avec Bernard ; mais il n’était pas encore intervenu de crainte d’éveiller des soupçons.

— Père, il faut aller la retrouver maintenant, et lui dire pourquoi. Puis elle reviendra ici, si elle veut, ou bien elle épousera son ami.

Alors, lui si habile aux solutions dilatoires, il s’entendit répondre :

— Tu as raison, j’y vais.

Et il sortit.


La nuit tombait ; les becs de gaz voilés par