Aller au contenu

Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/11

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

elle tendit à Geneviève une toute petite boîte blanche. Celle-ci, au comble de la surprise, ouvrit le couvercle et, dans un papier, aperçut soigneusement enveloppée une petite bague bleue.

— Oh ! la bague de maman !

Et elle se mit à pleurer.

Sur le papier elle lut ces mots d’une écriture tremblée : « Je lègue cette bague à ma fille, pour qu’elle lui soit remise le jour de ses quinze ans ! Je ne l’ai pas vendue, même quand j’avais faim. Elle m’a été donnée par le père de mon enfant. C’est le seul souvenir qui me reste de lui. »

— Vous rappelez-vous votre père, ma petite ?

— Non, madame !

— Vous garderez cette bague, Geneviève. mais vous ne la porterez pas ici. Conservez-la plutôt en souvenir de votre mère qui vous fut bonne, qu’en souvenir d’un père qui vous abandonna.

Ce conseil sage ne fut pas suivi. Dès ce moment, l’imagination de Geneviève s’attacha