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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/111

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

106 Ses anciens maîtres, apparentés à de riches industriels du Sentier, lui donnèrent quelques adresses pour des magasins. Geneviève espère aujourd’hui que ces travaux, ajoutés à ceux qu’elle pourra exécuter pour la clientèle parti- culière, lui permettront de remplir le double devoir qui, par l’absence du père, lui incombe aujourd’hui, de gagner la vie de sa fille et de l’entourer de soins. Elle attend d’un instant à l’autre la machine à coudre qu’elle paiera à la semaine, car, maintenant qu’elle a acheté les meubles et donné son premier terme de loyer, comme les pauvres gens qui n’ont point de crédit, il lui reste à peine une cinquantaine de francs pour parer aux dépenses de ces premiers jours. Demain, elle ira au commissariat de police pour se procurer un certificat de domi- cile, et durant les deux jours qu’un employé* prendra pour rédiger les quelques lignes qui le composent, elle fera un cache-corset et un corsage de lainage qu’elle ira présenter comme modèles. La saison bat son plein ; elle est assurée d’avoir du travail. Cette pensée la remplit de courage, et comme