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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/115

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

110 cependant chez la concierge pour lui demander l’adresse du commissariat de police, et s’étonna de la trouver assise devant une table où gisaient des pétales de myosotis étalés sur un journal ouvert. La petite femme brune, sans âge, qui veillait aux destinées de la vieille demeure, roulait prestement autour d’un fil de laiton une fine bandelette de papier vert ; puis elle dépo- sait à côté d’elle cette tige qui allait attendre avec d’autres l’heure d’être parée de sa corolle d’azur. Nénette se souvenait-elle d’avoir vu croître dans l’herbe les fleurettes au doux regard ? Elle étendit des menottes avides et fit entendre un petit cri d’amour ! Prenez garde à votre mioche ; touche pas ça, faut pas me perdre un pétale ; les mille sont comptés. C’est un joli métier que vous faites là, hasarda Geneviève. Joli, oui, et propre ; mais faut que je veille jusqu’à minuit pour livrer la commande demain. Et c’est pas payé, vous savez. Avec le cordon à tirer, l’escalier à balayer, le gaz à